Les déchets ménagers à Paris sont gérés selon un mode résidentiel. Chacun jète dans son ou ses poubelles de foyer et déverse dans la ou les poubelles résidentielles, qui sont ensuite prélevées par des gardiens, quand il y en a, et des services spécifiques de la ville ou qui soient délégués. Un tel cheminement est financé par une taxe spécifique indexée sur la taille de nos logements.
Un tel dispositif est dèsincitatif, couteux et inefficace.
La ville de Paris est en tête de gondole du gaspillage. Une moyenne selon l'ADEME de 354 kilos par habitant par an. Le coût de gestion est croissant et la pollution induite est considérable.
Ce système ne valorise pas ceux qui font l'effort de réduire leurs déchets. Il nécessite d'avoir des camions passant dans l'ensemble des rues de manière quotidienne. Cela implique un trouble sonor, de pollution et de tranquillité, faisant trembler les bâtiments souvent historiques des vieux quartiers exigus de nos villes. C'est le cas des quartiers centraux de Paris notamment.
Ainsi pollution sonore, en énergie fossile, inefficacité du tri, coût croissant, manque d'incitation vertueuse : Pourquoi maintenir un tel système en faillite pure et simple ?
Puisque cela ne fonctionne pas, pourquoi ne pas changer de modèle ?
A l'instar de plusieurs plus petites communes, What the Food propose de ne plus avoir des poubelles résidentielles : l'espace est souvent insuffisant pour mettre les poubelles de tri requis et l'efficacité est nulle.
L'objectif est de placer des poubelles esthétiques, qui puissent être hermétiques et fermées la nuit, dans la rue sur les voies d'accès faciles. 5 poubelles aux couleurs distinctifs et au design spécifique pourront être disposées en ville afin qu'aucun habitant ne soit distant de plus de 200 mètres d'un tel site. Une partie serait au dessus du sol, une partie souterrain selon l'évaluation de la quantité calculée par les experts.
Il y aurait une poubelle pour le tri des plastiques, des cartons et papiers, des déchets fermentiscibles, du verre et enfin des déchets non valorisables. Ce dernier pourra être pesé à chaque dépôt et se traduire par un paiement incitatif qui viendra remplacer notre taxe liée à la taille du logement.
Ces poubelles seraient à placer sur les voies de passage les plus simples d'accès. Les résidents seraient incités à déposer quotidiennement, avec des cabas légers et faciles à transporter pour faciliter cette habitude du tri. Le tri doit rentrer dans nos moeurs d'urgence est devenir une habitude entrainante.
Les poubelles étant plus faciles d'accès au service de ramassage, le temps passé en camion serait nettement réduit. Des postes de ripeurs seraient ainsi rendus disponibles permettant une valorisation de certains d'entre eux souhaitant promouvoir le tri. Ces véritables gestionnaires de l'économie circulaire verront leur poste et position valorisés. Elles/ils pourront ainsi guider les habitants à mieux trier dans les bacs disposés. Elles/ils pourront aider les personnes infirmes qui n'auront pas la capacité d'apporter leurs déchets. Pour les personnes ne disposant pas du temps ou de l'appétence pour faire ce dépôt, un tel service de ramassage pourra être facturé.
Afin d'éviter les dépôts sauvages, qui selon les statistiques sont vraiment issus d'une faible minorité, la punition devra t-être exemplaire. De tels comportements sont doublement négatifs, en ce qu'ils impliquent des coûts de gestion élevés, mais surtout qu'ils entrainent une démobilisation en cascade.
Un tel projet pourra impliquer des équipes de designers pour la modélisation idéale des poubelles de tri, des écoles et résidences pour la sensibilisation, une formation spécifique pour les agents spécialisés de la ville.
C'est un projet pour véritablement installé la ville de Paris dans la dynamique du 100% recyclables. Tout l'y incite, que ce soit les JO, les pressions européennes, l'image négative de la ville. Celle-ce pourrait être totalement retourné dans un enjeu participatif et positif de la gestion des déchets ménagers. Paris pourrait en devenir exemplaire.
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